Stillstrom, la pionnière de la décarbonation dans le secteur maritime, prévoit de prendre la tête de cette révolution avec son projet de bouée de recharge innovante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le secteur maritime est responsable d’environ 3 % des émissions mondiales de CO2. Depuis deux ans, Stillstrom s’attèle à concevoir une bouée de recharge offshore, destinée à servir de point d’amarrage et de station de recharge pour les navires électriques naviguant en pleine mer.

Ce concept novateur, sur le point d’être testé dans le parc éolien offshore de Ørsted (entreprise danoise spécialisée dans l’énergie renouvelable, leader mondial dans le domaine de l’énergie éolienne offshore), suscite un intérêt croissant au sein de l’industrie maritime. L’année précédente, Stillstrom avait déjà établi un partenariat avec le port d’Aberdeen en Écosse pour étudier la possibilité de déployer plusieurs de ces bouées en dehors du port. Ces bouées fourniraient aux navires au mouillage non seulement une amarre solide mais aussi une source d’électricité, évitant ainsi l’utilisation des moteurs des navires.

À présent, l’armateur North Star rejoint cette aventure par le biais d’un protocole d’accord visant à accélérer le développement des technologies de recharge offshore. En vertu de cet accord, Stillstrom se chargera de déterminer comment ses solutions de recharge peuvent être adaptées à la flotte de SOV (Service Offshore Vessel), ces petits navires dédiés à l’exploitation et à la maintenance des parcs éoliens offshore, exploités par North Star. De son côté, North Star apportera son expertise considérable en opérations offshore pour garantir une électrification et une recharge efficaces de ces navires spécifiques.

L’électrification, une solution clé pour décarboner le transport maritime

Dans la course à la décarbonation du secteur maritime, diverses solutions techniques sont envisagées en fonction des besoins et des usages de chaque type de navire. Certains misent sur l’énergie éolienne, comme la société Grain de Sail, tandis que d’autres explorent le nucléaire, à l’image de Fincantieri. Toutefois, le développement de la propulsion électrique semble connaître des retards, principalement en raison des défis liés au stockage de l’énergie, qui limitent l’autonomie des navires.

Actuellement, les navires électriques ne sont utilisés que pour des trajets de moins de cent kilomètres. Même le plus grand navire électrique au monde, le Bastø Electric, qui transporte quotidiennement 200 voitures, 24 camions et 600 passagers, ne peut parcourir qu’une dizaine de kilomètres entre les villes de Moss et Horten, dans le fjord d’Oslo, en raison de sa batterie de 4,3 MWh.

Face à ce défi d’autonomie, la technologie développée par Stillstrom pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour l’utilisation des navires électriques, réduisant ainsi la dépendance aux énergies fossiles.

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