Alors que la COP28, la conférence des Nations unies sur les changements climatiques, se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, une enquête révèle que des dizaines d’ouvriers ont été mis en danger sur les chantiers de la manifestation.
Selon le rapport de l’organisation FairSquare, spécialisée dans la protection des travailleurs migrants, les ouvriers, qui sont en grande majorité originaires d’Asie et d’Afrique, ont été contraints de travailler pendant les heures les plus chaudes de la journée, en malgré une loi nationale interdisant le travail en extérieur entre 12h et 16h. Les températures peuvent atteindre 50 degrés Celsius à Dubaï pendant cette période.
L’enquête a également révélé que les ouvriers n’avaient pas accès à suffisamment d’eau potable et à des zones d’ombre pour se protéger de la chaleur. Certains ouvriers ont même été victimes d’insolation ou de déshydratation.
Ce paradoxe est d’autant plus choquant que la COP28 est censée être une conférence qui vise à lutter contre le changement climatique. En effet, les activités humaines, notamment la combustion d’énergies fossiles, sont responsables du réchauffement de la planète, qui entraîne des températures plus élevées.
« C’est une honte que des ouvriers soient mis en danger de cette manière alors qu’ils travaillent pour préparer une conférence sur le changement climatique », a déclaré Anya Parampil, directrice de FairSquare. « Les organisateurs de la COP28 doivent prendre des mesures urgentes pour protéger les travailleurs. »
Contactés par l’AFP, les organisateurs de la COP28 ont déclaré qu’ils étaient « au courant des préoccupations » soulevées par l’enquête de FairSquare. Ils ont assuré que des mesures étaient prises pour garantir la sécurité des ouvriers, notamment en fournissant de l’eau potable et des zones d’ombre.
Cependant, FairSquare a déclaré qu’il n’était pas convaincu par les assurances des organisateurs. L’organisation a appelé la COP28 à publier des données sur les mesures prises pour protéger les ouvriers.
L’enquête de FairSquare souligne le contraste entre les discours sur la protection de l’environnement et les pratiques réelles. En effet, les organisateurs de la COP28, qui se sont engagés à lutter contre le changement climatique, mettent en danger les ouvriers en les obligeant à travailler dans des conditions climatiques extrêmes.
Ce paradoxe est un rappel que le changement climatique a des conséquences concrètes sur les populations les plus vulnérables. Il est également un appel à l’action pour les organisateurs de la COP28, qui doivent prendre des mesures concrètes pour protéger les ouvriers et garantir la tenue d’une conférence sur le climat qui soit à la hauteur de ses ambitions.