La Martinique a une histoire riche et complexe qui remonte à plus de 4 000 ans, lorsque les Amérindiens, notamment les Arawaks et les Caribes, y habitaient. Les premiers Européens à découvrir l’île furent les Espagnols en 1493, mais ils ne s’installèrent pas sur l’île. Les Français ont ensuite établi leur première colonie en 1635, à Saint-Pierre.

La capture de la Martinique par les Britanniques, le 11 février 1762

Au cours des siècles suivants, la Martinique est devenue un important centre de production de tabac, de sucre et de rhum grâce à la culture de la canne à sucre. Au XVIIIe siècle, la Martinique était considérée comme l’une des colonies les plus riches des Antilles. Mais cette cette période a été marquée par de nombreux conflits, notamment entre les Britanniques et les Français, qui ont alternativement gouverné l’île.

L’esclavage a été une période sombre et tragique de l’histoire de la Martinique. Les premiers esclaves africains ont été importés sur l’île au XVIIe siècle pour travailler dans les plantations de canne à sucre, de tabac et de coton. Au fil du temps, le nombre d’esclaves a augmenté, atteignant un pic dans les années 1780 avec environ 85 000 esclaves sur l’île.

Les conditions de vie et de travail des esclaves étaient extrêmement difficiles, avec des journées de travail très longues, des conditions de logement insalubres et des punitions sévères pour les contrevenants. Les esclaves n’avaient aucun droit et étaient considérés comme de simples objets de leurs propriétaires.

L’abolition de l’esclavage a été un processus long et difficile en Martinique. Les premières tentatives de révolte des esclaves ont été violemment réprimées, mais au fil du temps, les mouvements abolitionnistes ont gagné du terrain en France métropolitaine. L’abolition de l’esclavage a finalement été décrétée en 1848, mettant fin à plus de deux siècles d’esclavage en Martinique

Abol
Reproduction photographique de Victor Schoelcher (1804-1893)
Victor Schoelcher

Le décret du 27 avril 1848 interdit absolument « tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres ». Il interdit à tout Français, même en pays étranger, de posséder, d’acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute infraction à ces dispositions entraînerait la perte de la qualité de citoyen français ». L’article 7 précise que « le sol de France affranchit l’esclave qui le touche. »

Le principal instigateur de cette mesure, Victor Schoelcher, est élu représentant du peuple à la Guadeloupe et à la Martinique. Optant pour la Martinique, il fait ainsi entrer à l’Assemblée nationale constituante son colistier guadeloupéen Louisy Mathieu, un ancien esclave, ouvrier typographe dans une imprimerie de Pointe-à-Pitre, âgé de trente et un ans, ayant pour suppléant Henri Wallon.

L’île a également créé des monuments et des musées pour commémorer l’histoire de l’esclavage et rappeler l’importance de ne pas oublier les souffrances des esclaves et leurs luttes pour la liberté.

Cependant, l’abolition de l’esclavage n’a pas été la fin des difficultés pour les anciens esclaves. Ils ont dû faire face à des défis considérables pour trouver des moyens de subsistance et devenir autonomes dans une économie qui reposait depuis longtemps sur le travail des esclaves. Les descendants d’esclaves ont également dû lutter contre la discrimination et les préjugés pendant des décennies.

L’histoire de la Martinique est également marquée par des événements tragiques, notamment l’éruption volcanique de la Montagne Pelée le 8 mai 1902, qui a dévasté la ville de Saint-Pierre et tué environ 30 000 personnes.

Aujourd’hui, la Martinique est une Collectivité Territoriale d’outre-mer de la France avec une économie diversifiée et une culture riche qui reflète les influences africaines, européennes et amérindiennes de son passé.