Un peu d’histoire pour mieux comprendre le processus de la méthanisation…

Selon certaines théories scientifiques, les bactéries responsables de la méthanisation constitueraient les premiers organismes vivants apparus sur Terre, il y a plus de 3 milliards d’années, à une époque où l’oxygène n’existait pas encore dans l’atmosphère. Elles se nourrissaient de molécules organiques présentes dans leur environnement comme aujourd’hui et transformaient le gaz carbonique et l’hydrogène contenus dans ces molécules en méthane et en oxygène. C’est donc grâce aux bactéries productrices du biogaz que nous sommes là aujourd’hui, puisque c’est à elles que nous devons l’apparition de l’oxygène sur Terre.

Plusieurs millions d’années plus tard….
Alessandro Volta

En 1776, Alessandro VOLTA, physicien et chimiste italien, durant une de ses promenades observa que des bulles de gaz émises par les vases en putréfaction se libéraient d’un lac. Après avoir étudié ce phénomène et fait plusieurs expériences, il mit en évidence le « gaz des marais ».

Antoine Lavoisier

En 1787, le chimiste français Antoine LAVOISIER (1743-1794) étudie à son tour ce gaz et le nomme « gas hidrogenium carbonatrum » du fait de sa structure chimique composée d’un atome de carbone et de quatre atomes d’hydrogène.

Humphry Davy

En 1808, le physicien britannique Humphry DAVY (1778-1829) découvre la présence de ce gaz dans le lisier. Ce n’est qu’en 1865 que le terme « méthane » est proposé puis confirmé en 1892 lors d’un congrès international de nomenclature chimique. 

Louis H. MOURAS a créé, à Vesoul (France), la 1ère application de digestion anaérobique avec un puisard pour boues d’épuration afin d’en extraire le gaz.

De nos jour, en France, le premier site à injecter du biométhane dans les réseaux de distribution de gaz fut, en 2011, celui du centre de valorisation des déchets organiques (CVO) de Sequedin, qui est le principal centre de traitement des déchets organiques de la métropole de Lille.

Depuis 2011 de nombreux porteurs de projets se sont lancés dans l’aventure de la méthanisation pour l’injection de biométhane puisqu’à date, en France, plus de 360 sites produisent et injectent ce gaz renouvelable dans les réseaux de distribution de GRDF.

LA MÉTHANISATION, UN PROCÉDÉ BIOLOGIQUE NATUREL

La méthanisation est basée sur la dégradation (naturelle ou forcée) de la matière organique par des micro-organismes en condition anaérobie, c’est à dire en l’absence d’oxygène.

Le procédé de méthanisation permet une double valorisation des déchets organiques agricoles : à la fois en énergie et en matière fertilisante.

Le méthaniseur fonctionne selon un processus naturel : en l’absence d’oxygène et sous l’effet de la chaleur (38°), des bactéries transforment la matière organique en biogaz (constitué en particulier de méthane) et en un résidu : le « digestat ».

Quelle est la différence entre le biogaz et le biométhane ?

Le biométhane, c’est tout simplement la version épurée du biogaz. En effet, le traitement des déchets donne naissance à une énergie renouvelable : le biogaz. Ce biogaz peut être utilisé tel quel dans certains cas, mais pour être injecté dans le réseau public de gaz naturel, il doit d’abord être épuré.
Pour obtenir du biométhane, il faut donc enlever le CO2, l’eau et d’autres composés pour atteindre une qualité similaire à celle du gaz naturel (98 % de méthane).
 
Le biométhane peut-être utilisé de différentes façon comme le fait le gaz naturel. Il peut servir pour la combustion dans une chaudière afin de produire de la chaleur. Il peut aussi permettre d’alimenter les centrales électriques dans un moteur de cogénération afin de produire de l’électricité…