Philippe PERNET-SCHOELCHER est le Président fondateur de l’ONG COEDADE.EU (Comité d’Organisation Européen des Assises de l’Energie). En 2001, son initiative visionnaire a donné naissance au COEDADE lors des premières Assises de l’Énergie et du développement durable, tenues à La Réunion, l’une des neuf régions ultrapériphériques de l’Europe.
Ancien cadre retraité des Industries Électriques et Gazières, il a assumé diverses missions entre 1982 et juillet 2023, principalement dans le secteur syndical, aussi bien en outre-mer qu’en métropole.
Au-delà de son engagement syndical, Philippe PERNET-SCHOELCHER s’est démarqué en tant que fervent défenseur du développement durable et des énergies renouvelables. Son militantisme associatif, à l’échelle européenne et notamment dans l’outre-mer, a contribué à sensibiliser le public aux enjeux cruciaux liés à l’énergie et à l’environnement. Aujourd’hui, à travers le COEDADE, il continue de promouvoir la compréhension des enjeux européens, tout en encourageant la solidarité, la coopération entre les nations et la mise en œuvre de projets novateurs dans le domaine des énergies renouvelables et du développement durable en général.
Lorsque nous abordons les discussions sur les défis climatiques actuels, nous utilisons souvent les termes « réchauffement climatique » et « changement climatique » de manière interchangeable. Pourtant, il existe une différence significative entre ces expressions. Alors que le terme « réchauffement climatique » a longtemps été le choix prédominant pour décrire l’élévation des températures de surface de la Terre due à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, le COEDADE privilégie l’utilisation de « dérèglement climatique ». Cette transition terminologique reflète une profonde reconnaissance de la complexité et de l’étendue des défis qui nous attendent.
Un Changement de Perspective Essentiel
Lorsque nous optons pour l’expression « dérèglement climatique », nous ouvrons la porte à une compréhension plus complète du phénomène. Contrairement à l’idée simpliste d’une élévation uniforme des températures, le concept de dérèglement climatique englobe l’ensemble des anomalies et des déséquilibres qui altèrent le fonctionnement normal de notre système climatique. Cette approche holistique tient compte des régions où les températures pourraient en réalité diminuer en raison de perturbations dans les courants océaniques et les modèles atmosphériques.
Les répercussions complexes du dérèglement climatique se traduisent par des événements météorologiques extrêmes, allant de tempêtes d’une intensité sans précédent à des sécheresses prolongées qui mettent en péril les ressources vitales. Les inondations dévastatrices et les vagues de chaleur mortelles sont également des manifestations tangibles de ce phénomène. Par ailleurs, les océans en réchauffement intensifient l’élévation du niveau de la mer tout en provoquant une acidification alarmante des eaux. Les conséquences sont dramatiques, affectant profondément les écosystèmes marins et les communautés côtières qui en dépendent.
Des Conséquences qui Dépassent les Températures
Le dérèglement climatique ne se limite pas aux températures, il perturbe les schémas de précipitations, altérant ainsi les cycles naturels indispensables à l’agriculture, à la biodiversité et à la sécurité alimentaire. Cette perspective englobante exige un changement radical dans nos attitudes et nos actions.
La Sonnette d’Alarme de l’Urgence
L’adoption de la terminologie « dérèglement climatique » n’est pas anodine. Tandis que « réchauffement » peut induire en erreur en suggérant une croissance graduelle et prévisible, « dérèglement » évoque une rupture majeure de l’équilibre climatique. Ce choix de mot renforce l’appel à des actions immédiates et substantielles pour atténuer les effets néfastes et ajuster nos modes de vie en harmonie avec les transformations de notre planète.
Vers une Sensibilisation Renforcée et une Action Concrète
L’utilisation de la terminologie « dérèglement climatique » agit comme un catalyseur pour des discussions plus éclairées et une sensibilisation accrue. Cette terminologie élargit notre compréhension des changements climatiques et met en évidence la nécessité d’une action collective à tous les niveaux de la société.
L’évolution de « réchauffement climatique » à « dérèglement climatique » va au-delà d’un simple changement de vocabulaire. C’est un reflet de notre engagement à affronter la complexité des enjeux climatiques actuels et à forger un avenir plus durable pour les générations à venir. Adopter cette terminologie, c’est non seulement reconnaître l’ampleur des défis, mais aussi embrasser l’opportunité d’œuvrer ensemble pour un avenir planétaire plus résilient.
Ensemble vers un avenir climatique prometteur
Cette transition ne doit pas être interprétée comme un signal de désespoir, mais plutôt comme une opportunité d’action. Nous sommes à une époque où les avancées scientifiques, les progrès technologiques et la conscience collective peuvent engendrer des changements positifs d’une ampleur inédite. Les efforts déployés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, encourager l’adoption d’énergies renouvelables et promouvoir des modes de vie durables attestent déjà d’un réel progrès en faveur d’un avenir plus respectueux de notre environnement.
Chaque geste, même modeste, contribue à l’édification d’un pont vers une réalité plus équilibrée et harmonieuse. C’est un appel à l’action qui résonne également comme un appel à l’espoir. En tant que gardiens de cette planète exceptionnelle et fragile, nous avons le pouvoir de guider son destin vers des horizons plus prometteurs. Les fatalités n’existent pas ici, tout reste à portée de main pour redresser la barre, et chacun, à son niveau, peut jouer son rôle de colibri dans cet effort collectif.
Tout à fait d’accord avec cette analyse.